Pow woW :
toujours en voix !

Les Pow Wow reviennent avec un nouvel album "Comme un guetteur", et un premier single renversant, " Le Roi des escrocs ". Entre 1992 et 1993, la vague Pow Wow a déferlé sur la France, et le groupe a connu succès sur succès: meilleure chanson de l'année avec "Le Chat", meilleur groupe de l'année pour les 8èmes Victoires de la musique, premier album (" Regagner les plaines ") certifié disque de diamant, salles de concerts combles... Les Pow Wow n'en attendaient pas tant. Surpris et heureux d'avoir réussi en restant fidèle a lui-même, le quatuor poursuit son bonhomme de chemin. Leur histoire, celle de ce deuxième album, ce qu'ils en attendent, leurs impressions et leurs rêves: toutes ces questions leur ont été posées, ils y ont répondu !

- En deux ans, vous êtes passés de l'anonymat au vedettariat. Racontez-moi comment le groupe Pow Wow s'est formé ?

Pascal : Nous étions tous musiciens ou chanteurs, nous avions les mêmes références musicales : le gospel, le blues, le rock... A chaque fois que nous nous croisions dans des concerts, on finissait toujours par reprendre des morceaux de Presley ou des Beatles a capella, tout simplement parce que les instruments étaient déjà rangés. Ça faisait donc plus de six ans que l'on se retrouvait régulièrement, et l'idée de faire un groupe vocal a grandi. En octobre 1990, il y a eu un déclic, on avait un peu de temps, alors nous avons commencé a travailler pour faire un concert au Palace, dans des clubs parisiens, puis un disque chez Peekaboo. On imaginait que ce serait un petit disque sympa qu'on vendrait sous le manteau...

- Qu'est ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

Ahmed : Mes oncles étaient musiciens, ils voyageaient beaucoup. Et puis, quand j'achetais des disques et que je voyais des chanteurs, des groupes, ça me faisait rêver. Je viens d'une cité, on était sept chez moi, et mon père ne gagnait pas beaucoup d'argent. Alors le seul moyen de m'en sortir, ce n'était pas de devenir médecin mais de faire de la musique. Un jour j'ai donc quitté Chambéry pour Paris, et ensuite j'ai fait de la musique avec différentes formations.

Bertrand : Pour moi, c'est l'inverse. La musique a toujours été un plaisir. Je travaillais et je jouais avec des amis. Je n'ai jamais pensé à en vivre jusqu'au jour où...

Pascal : C'est mon grand frère qui m'a influencé. Il était guitariste, et on a joué dans un groupe ensemble. Je pensais m'orienter plutôt vers le tennis, mais Alain, que je connais depuis le Lycée, m'a entraîné dans la voie musicale !

Alain : J'ai commencé aussi à faire de la musique avec mon frère aîné au Lycee. On a monté des petits groupes, et c'est comme ça que les Alligators sont nés. On jouait pour le plaisir, au Lycée, puis j'ai passé mon bac, je me suis inscrit aux Beaux Arts et, a un moment donné, j'ai du choisir entre les Beaux Arts et l'album des Alligators à Paris. J'ai choisi l'album et Paris !

- Comment avez-vous réagi à tous les succès que vous avez remportés ?

Bertrand : Nous n'avons pas eu le temps de réagir, car tous les évènements se sont enchaînés très rapidement. A chaque fois qu'une bonne nouvelle arrivait, on avait à peine le temps de l'apprécier que, déjà, nous rentrions au Top 50, qu'il fallait préparer une scène, se rendre aux Victoires de la musique...

- Apres l'énorme succès de votre premier album êtes-vous inquiets pour l'avenir de " Comme un guetteur " ?

Alain : Non, nous en sommes avant tout contents. Nous sommes exactement dans le même état d'esprit que pour le premier. Pour nous, c'est l'aspect artistique qui compte le plus. Alors, s'il marche bien tant mieux, s'il a moins de succèss que le premier, ce n'est pas très grave. Nous avons tellement " reçu " ... que nous pourrons éventuellement vivre avec moins de succès. Vendre 2 millions d'albums au lieu de 1,2 million ? Ce n'est pas le genre de challenge que nous voulons relever. Avant tout nous sommes là pour offrir de la musique aux gens.

- Quels étaient les buts que vous vous étiez fixés pour ce nouvel album ?

Bertrand : Nous avons voulu faire un album toujours a capella et néanmoins différent du premier ; un album qui explore d'autres tonalités, de nouvelles atmosphères et qui prouve que nous sommes capables de faire de nouvelles choses dans le domaine du chant a capella. Je pense que nous y sommes arrivés. Vendre des disques n'a jamais été un but en soi pour nous.

Alain : L'essentiel est de faire une carrière qui, on l'espère, va durer, en passant par a scène, les clips…

- Pourquoi avez-vous choisi " Le Roi des escrocs " comme premier single ?

Bertrand : Cette chanson nous paraissait être de circonstance. Prendre la vie du bon cote, le farniente, c'est l'idée qui s'en dégage. C'est un peu comme cela qu'on voulait prendre les choses... Cette chanson a été créée pendant que nous composions l'album ; on faisait la fête, on allait cueillir des champignons, on travaillait à notre rythme... A un moment, on a réalisé que tout le monde nous attendait au tournant, la malion de disques " flippait ", les gens autour de nous avaient peur, et nous étions là à faire des balades... On a travaillé, écrit et composé nos chansons exactement comme avant : à notre rythme. L'histoire du " Roi des escrocs " c'est Pow Wow qui regarde Pow Wow. Revenir avec ce premier titre qui est un clin d'œil, un sourire, c'est aussi une façon de dire que l'on est toujours les mêmes !

- Qui a écrit et composé les chansons ?

Bertrand : Tout le monde ! L'idée vient de l'un, les mots de l'autre, il n'y a pas de règle. Ensuite, tout passe dans la grande moulinette Pow Wow. On passe un temps fou sur chaque chanson a s'expliquer la manière dont on voit les choses.

- Vous avez récolté les bénéfices de la vente de vos disques. Qu'aimeriez-vous vous offrir ?

Alain : Je voudrais faire le tour des Etats-Unis, m'arrêter dans tous les lieux qui me plaisent et pouvoir y rester aussi longtemps que je le souhaite. Mais, à mon avis, je ne pourrai pas réaliser ce rêve avant un an et demi, deux ans peut être...

Ahmed : Pour l'instant, on ne s'est fait que quelques petits cadeaux, on a aussi fait plaisir aux gens que l'on aime... Mais on n'a pas encore eu le temps de dépenser notre argent. On met de côté pour quand on aura le temps.

Bertrand : Il faut dire que, juste après la tournée, nous sommes directement rentrés en studio. On a terminé l'album un dimanche, et, le lundi matin, nous étions à l'aéroport d'Orly pour prendre un avion pour le Québec.

Ahmed : Et lorsque nous sommes revenus du Québec, nous étions le lendemain sur le plateau de " Taratata ".

- Quel est votre prochain objectif ?

Bertrand : Réussir le Casino de Paris et notre nouvelle tournée.

Alain : La scène, c'est primordial pour nous, c'est vraiment là que le groupe prend toute son envergure !

Propos recueillis par Fabienne Garcia
Salut ! n°154
du 4 au 17 octobre 1993



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