Pow woW chante avec les indiens

Bertrand, Alain, Ahmed et Pascal révélés par " Le Chat " et l'album " Regagner les plaines ", face à l'épreuve de vérité, celle d'un nouvel album. On y trouve notamment une chanson interprétée par un authentique groupe sioux.

Rendez-vous à Rennes avec les quatre Pow woW. Ils sont venus présenter leur nouvel album " L'Oasis ", à leurs fans dans la capitale d'Ille-et-Vilaine.

Télé 7 Jours : On vous a découvert avec " Le Chat ". Vous avez vendu plus d'un million d'exemplaires de l'album " Regagner les plaines ". Vous vous attendiez à un tel succès ?

Alain : Pas du tout. Quand j'ai lancé l'idée du groupe en 1990, je venais de voir " Cry Baby ", la comédie musicale de John Waters, avec Johnny Depp. Je connaissais déjà les autres pour les avoir croisés dans des petits groupes de rock. Nous avions simplement envie de chanter du doo wap, ces harmonies vocales issues du jazz. Nous voulions aussi monter sur scène une fois par semaine.

Bertrand : Le texte de notre nouvelle chanson " L'Oasis " raconte un peu cette expérience. L'idée m'est venue en 93, le soir où on nous a remis deux Victoires de la musique. Nous vivions un rêve. Je me suis dit : " Quelle est la suite ? Va-t-on jouer dans des stades ou arriver en hélicoptère comme les Beatles ? ".

Télé 7 Jours : La gloire vous est-elle montée à la tête ?

Alain : Nous étions des copains. Nous sommes devenus frères de chant. Même si le groupe doit un jour se séparer, nous resterons marqués à jamais par cette expérience.

Télé 7 Jours : Comment votre vie a-t-elle changé ?

Pascal : Tout à coup, nous avions reçu des kilos de courrier. Marc, mon grand frère qui est instituteur, a été nommé président du fan club de Pow woW. Il s'est mis en tête de répondre à chaque lettre. Il a vite été débordé. Un jour, nous l'avons présenté sur scène. Il était tout heureux jusqu'à ce que nos groupies commencent à crier : " Et ma réponse " ? Il a démissionné !

Ahmed : Mon meilleur souvenir, c'est un concert à Rennes. Justement, nous étions en train de chanter " Le Chat ". Le public l'a repris spontanément. Nous nous sommes rendus compte que tout avait changé.

Télé 7 Jours : Le nouvel album commence par " Wakinyan Ob Inyanke ", interprété par le groupe sioux Rising Heal. Pow woW s'est fait rattraper par les Indiens ?

Bertrand : Un pow wow est une réunion de tribus indiennes en Amérique. Nous avions choisi ce nom pour sa sonorité qui rappelle le mot doo wap, sans avoir de réelles affinités avec les Indiens. Il y a deux ans, j'ai rencontré Chad Nielsen, un Sioux du Dakota du Sud, leader de Rising Heal, qui m'a emmené voir un vrai pow wow aux Etats-Unis. Il m'a dit : " Tu vois, tu as choisi le nom pour la beauté du flacon. Maintenant, tu le remplis peu à peu avec du sens. " Je ne crois pas que nous ayons trahi notre nom.

Télé 7 Jours : Comment fonctionne Pow woW ?

Pascal : Alain et Bertrand écrivent les textes. Ahmed, Bertrand et moi composons la musique. Chacun peut s'aventurer hors de son domaine. Pour cet album, nous avions tous un magnéto à la maison.

Ahmed : Pendant quatre mois, nous nous sommes interdit de parler musique entre nous, tout en cherchant des idées. Nous nous sommes réunis et avons tiré au sort qui commencerait à faire écouter aux autres son " matériel ".

Télé 7 Jours : Prenez-vous des précautions pour protéger vos voix ?

Alain : Nous buvons, nous fumons, mais nous ne sortons pas la gorge découverte. Avant chaque concert, nous nous chauffons la voix un petit quart d'heure.

Télé 7 Jours : En vous projetant loin dans l'avenir, imaginiez-vous que certaines de vos chansons deviendraient des classiques ?

Bertand : Les gens nous connaissent pour notre reprise de " Le lion est mort ce sir ", mais personne n'a oublié la version d'Henri Salvador. En revanche, " Le Chat " a une histoire. Plus que le titre de meilleure chanson de l'année 93, aux Victoires de la musique, nous sommes fiers que les enfants l'apprennent à l'école.

Télé 7 Jours : Quels sont les projets de Pow woW ?

Alain :
Nous allons entamer une petite tournée en avril : " Court-circuit ". Une deuxième, plus importante, suivra en octobre, avec un véritable groupe sur scène. Nous garderons une partie de notre répertoire a capella, sans orchestre. Nous voulons aussi enregistrer un live et des duos avec des groupes comme Big Soul ou Trio Esperança.

Inspirés par " l'Alchimiste "

" … Et puis regagner la ville. En étant de son cœur d'Alchimiste. Sur un chemin qu'on devine. Mener tout droit à l'oasis ". La chanson " L'Oasis ", le premier single chez Remark, fait référence à " L'Alchimiste ", le best-seller de Paulo Coelho. " Ma première copie a été refusée par le groupe, explique Bertrand, qui a écrit les paroles. Le déclic est venu après qu'on m'ait offert ce livre. "
Pas engagés mais concernés

Henry Priestman, du groupe anglais The Christions, a composé la mélodie de " Dis-le moi en face ", une des nouvelles chansons de Pow woW. Un texte chanté par Ahmed pour dénoncer la mort à Marseille d'un jeune Comorien, victime du racisme. " Nous ne sommes pas des chanteurs engagés mais concernés. "

Frédérick Rapilly
Photo Bruno SCHNEIDER

Télé 7 Jours



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